La NORMANDIE en RIVES.




Le Havre, photo de C.L.M
Série HC.

 Hors-Clichés: "La Normandie en rives".

Editorial

La ville sur l’eau.

Dans l’étreinte d’un nuage, nous perdons le cap tel un bateau sans capitaine.  Le miroir tremble dans nos yeux heureux, aventuriers qui filent le coton puis le bourdon à la peur. Le vide nous comble l’envie telle cette histoire improbable de la souris qui s’est offerte par amour, forcer son bourreau amoureux jusqu’à lui porter comme odeur,  la manger serait-il le temps pour que cet amour ne les tue pas tous les deux par amour. Pas de vague sans bateau, ni de rêve sans conscience. La nature a des règles mystiques. Un monsieur vieillit telle une nappe d’héritage s’approche dans nos ombres  nous siffler une histoire tremblante de chaleur, de frayeurs que seuls nos cœurs innocents supportent encore. (...)



L'HEBDO, CINQUIÈME PARUTION












La Normandie en Rives.


Numéro 5.Le Havre, 5 Avril 2013.












Réalisation:C.L.M et E.A (ewabongolo)










Photos: C.L.M & E.A, Will  Jeanbach







Editorial: E.A (ewabongolo).




Mention Spéciale: Rubrique "Hors-Clichés", La Normandie en rives.


Dans ce numéro ( Editorial: La ville sur l'eau; photo de C.L.M, Rubrique: Hors-Clichés: La  Normandie en rives de C.L.M, La ville sur l'eau texte de E.A, Photo de Will Jeanbach: Pont de Tancarville).











RUBRIQUE: Hors-Clichés, La Normandie en rives.


***

La ville sur l’eau.


Dans l’étreinte d’un nuage, nous perdons le cap tel un bateau sans capitaine.  Le miroir tremble dans nos yeux heureux, aventuriers qui filent le coton puis le bourdon à la peur. Le vide nous comble l’envie telle cette histoire improbable de la souris qui s’est offerte par amour, forcer son bourreau amoureux jusqu’à lui porter comme odeur,  la manger serait-il le temps pour que cet amour ne les tue pas tous les deux par amour. Pas de vague sans bateau, ni de rêve sans conscience. La nature a des règles mystiques. Un monsieur vieillit telle une nappe d’héritage s’approche dans nos ombres  nous siffler une histoire tremblante de chaleur, de frayeurs que seuls nos cœurs innocents supportent encore. (...)


Le Havre, photo C.LM.



Yport, Photo de C.L.M
Alors siffle matelot. Les bâches trouées ne vont pas au marché, que fais tu donc jeune Olivet sous cette pluie battante. Petit matelot rode alors les contours de la mer avant de l’approcher ; On ne courtise pas une dame avec autant de caractère. Vaut mieux la laisser faire. Si elle s’offre un jour à toi, elle te réclamera un autre jour. Les sirènes n’ont que plus de beauté pour mieux séduire ; qui n’aime pas les sirènes ? D’ailleurs parole de poisson, les requins sont des hommes à nageoires. Nous sommes immergés d’écrins, de fugacités, de gouttes, de pleurs, d’entre-crampes, de charismes pécuniaires et de cosmétiques. Nous aimons faire peur tous les deux.

Êtretat, Photo de E.A.

La ville flotte.
Lever de soleil brumeux, Pont de Tancarville, photo de Will Jeanbach




Dans le vent qui nous embrasse le corps, avec des foulées dans nos bouffées, nous naviguons vers la terre. Avec nos boutons nous l'avons trouée. Dans nos élans, nous avons vomi la mer sur ces côtes où nous avons pris ensemble « généreusement » l’habitude, maintenant et pour longtemps encore, de pleurer nos erreurs devant le monde avec nos  cœurs accrochés à ces trésors postés comme des avant-gardistes  dans nos murs.  La mer en est témoin, il n’y avait pas que l’éclair qui s’amusait à trancher nos regards de dessins fumigés dans le ciel ; il y avait des hommes qui se parlaient bruyamment dans l’errance des canons d’un pont à l’autre. L’azur en est témoin, la terre est trop petite pour les hommes.  

Le Havre, photo de C.L.M
Voici maintenant que les crabes doivent s’engouffrer dans le sable pour enfin espérer garder leurs carapaces au moins dans ce crash possible que les rives contaient à la plage. Air en braque, fourgue pour module, Petit matelot range ses effets pour affronter le grand bleu dans son voilement. Pas bon signe. S’il lui arrivait cette audace que seule la nature nous réserve dans sa bienveillance sur notre bienveillance, rires des ombres qui traversent les ruent des ports d’en face sans se soucier de leurs ombres fracassées de partout par d’autres ombres voitures ou humaines.  



Vagues du Tilleul, photo de C.L.M
Il est des noms et des voix que la mer connaît par ragots ou solitudes de pécheurs ou encore d’amoureux de l’horizon, mais elle ne les entend pas. Quand les nouvelles viennent de loin, elles changent d’adresses comme on fait pour les chemises d’un rendez-vous galant trop complices. Nous prenions l’habitude de marcher mieux nus, pieds nus, têtes sous la pluie et un rêve en tête. Qu’elle ne s’arrête pas la furieuse pour ensuite revenir quand elle le voudra seulement. Nous ne connaissons pas la sécheresse s’il s’agit là d’un clin d’œil à ces manières de pousser les paysans dans l’industrie du charbon pour ensuite les accuser à tour de rôle. Assister ensuite à une épidémie de malades atteints de conjonctivites solaires. A force de fixer le ciel, la chaleur a grimé leurs regards de troubles multiples.

Coucher de soleil, le Havre, photo C.L.M
 Là où il y a un homme il y a forcément de l’eau. Comme on dit bonjour pour retrouver une adresse que l’on cherche dans les traces d’un père ou d’une mère qui, génétiquement, nous lie à elle ou à lui pour toujours. On est un enfant de l’hôpital, de la voisine, d’un cousin ou d’une cousine, c’est pareil. Nous entrons dans le monde sans rien. Nous ne nous reconnaissons pas en étant grand. Petit on s’en moquait pas mal du temps qu’il a fait, faisait ou fera, si le frigo était plein, si se faire virer par son patron était la pire chose qui pouvait arriver à un jeune premier à un boulot ou encore l’oublie du vétérinaire dans la liste des tâches à accomplir dans la journée, etc. Tout ce qui compte pour nous autres, c’est de nous armer sans relâche de nos cris stridents, nos vomissures simulées, nos regards mignons, nos caprices à deux balles, ça de génération en génération, laissons. Avoir les yeux rieurs comme le teint de l’ami de notre ami.

Êtretat, photo de E.A
Les nouvelles vont vite quand on quitte la terre. Un miroir rit avec nous dans nos solitudes et nos allégresses. Miroir notre ami, dis nous une chose que tu ne nous as pas encore renvoyée. Si t’avais une mémoire, tu saurais le nombre de fois qu’on a faillit se noyer ensembles dans nos pleurs, nos mimiques et nos silences. Comme un enfant et ses rêves nous sommes siamois nous et nous-mêmes dans nos inquiétudes sur le monde.  Nous avons fait flotter des bateaux dans des fausses mers, une baignoire qui suffoquait sous le poids de nos caprices, capitaines braques que nous restons comme à notre habitude. Non, nous risquons de quitter le pont si nous continuons ainsi. Celui qui jette la première pierre se cache, ça se sait. N’est-ce pas ?


On a entendu des cris venant du grand marché, dans l’haleine de carême et des rues bondées, les gens mêlés tels des broches brodées dans le geste pur, un bout de rameau dans les mains d’un croyant,  un brouhaha clinique, les rumeurs à l’église qui circulent après l’école du dimanche, les négociations en tout genre, la tomate trop mure qui casse la belle affaire, nous restons des hommes et des femmes au marché. Quand une maison coule, d’autres s’engouffrent de misères atroces, alors entre familles on s’entr’aide.

La maison sur l'eau, photo de C.L.M
Nous marchons ensembles haletant dans cette ville fantôme, vidée de ses zombis racines, du peu qui reste on veut en finir. Combien de gouttes faut-il donner à la terre du café qu’elle nous a offert. Nous nous questionnons. L’existence n’a de certitude que quand la routine se fait vieille. Une source a plus d’une racine.

La ville sur l'eau.
E.A (ewabongolo), le 29 mars 2013, le Havre.




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C.L.M & E.A (ewabongolo).

Photo: Pont de Tancarville, lever de soleil brumeux© Will JEANBACH


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