La foule


Quarante-septième parution
 " La foule ".
#47, décembre 2019,
Éditorial: La foule. 
Réalisation: C.L.M & E.A



Edito, texte & dessins : l'étranger

La foule

On ne ressent l'angoisse d'un couteau que lorsqu'il nous traverse le corps, de part en part ; je vous parle de ça, car selon moi, cette angoisse seule est aussi insoutenable que l'avidité, l'appétit ou encore l'haleine d'une foule enjouée.

Oui, la foule enjouée soit-elle, quand elle nous entoure, nous invective et nous chahute, ne songeons-nous pas à nous soumettre à la faucheuse et sa cavalerie qui nous tendent les bras, en délectant goutte à goutte notre sang tel un premier verre, maintenant que l'angoisse du couteau nous traverse le corps.

Je dois vous l'avouer, j'ai toujours détesté la foule, aussi enjouée ou triste soit-elle. Je la déteste encore plus aujourd'hui ; parce qu'elle demeure avare, orgueilleuse, et plus insidieuse qu'elle ne l'a jamais été auparavant ; parce qu'elle devient de plus en plus un ogre avec une faim sans fond, et qu'en plus, elle daigne nous réclamer de la vertu ; disons le, le peu de vertu.s qu'il nous reste.

La foule est à mes yeux, maintenant que l'on se parle, comme un banc de pingouins baignant dans l'ignorance totale du réchauffement climatique, et qui, toutefois, tentent, tant bien que mal,  de sauvegarder leurs seuls biens-leurs œufs- pour que d'autres congénères ne les leur volent pas.

Finalement, le banc de pingouins n'a rien à envier à la foule, enjouée ou triste, bien que ma considération pour ces pauvres pingouins, dépasse largement l'avarice que je dénote dans la foule.

Je n'ai rien contre la foule ; je ne l'aime pas.

©Dessin et photo: l'étranger 



©Dessin et photo : l'étranger 

La foule

J'ai réalisé, à la hâte, l'unique dessin qui me hante à présent. La foule
La muse crut voir dedans
une bande de pingouins
paniqués,
des hommes-pingouins.

La foule est un être à part. N’est-il pas.
C'est ainsi que j'ai nommé mon dessein.


©Dessin et photo : l'étranger 

La foule est un monstre enfantin; un monde réflecteur, un monde lacrymogène,
un monde à part ; demandez-le à Paris, elle vous le dira; certains.es pensent qu'elle brûle, d'autres affirment mordicus qu'elle parle; il y en a même, prêts.es à jurer, qui croient que tout au mieux, elle ne fait que psychoter pour un rien; un rien du tout; allez savoir.

Le soleil ne peut changer sa couleur par le simple caprice des hommes; marcherions-nous donc, avec la foule, pour un bonheur déjà vendu?

J'ai un nom astrologique. Et comme nous tous, j'ai un nom d'ailleurs. Un nom qui concourt dans la foule.

Mon ange, ton père ne sera pas astronaute,
mais, il t'apprendra volontiers, l'abc de ses étoiles, à l'ombre de la foule, dans les bras de ta mère. Avec des mots amoureux.


©Dessin et photo : l'étranger 

Nombreuses les civilisations ignorant allègrement la grande Ourse, ainsi que la Petite Ourse. Et,
même à l'ombre,
elles brillent intensément;
loin de toute hystérie de la foule.

Mon ange, mère de toutes mes constellations, patrie de mes je t'aime, espérance de mes lendemains,
sais-tu seulement combien sommes-nous, prêts à nous extraire de la foule, par amour pour toi?



        Bonne visite et bonne lecture ! 


© Tous Droits Réservés, C. L. M et E. A








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